Μισός ελλήνας

De la Grèce, j'ai un héritage limité mais profond, dont je tente de faire la reconnexion. Je dis un héritage limité car mon père a fait comme une rupture avec son héritage grec. C'est probablement en désirant de s'émanciper de l'oppression d'une culture trop traditionnelle et de ses parents, qui ont gardé le contrôle sur sa vie jusqu'à très tard.

D'ailleurs, on peut comprendre son écœurement suite au tollé qu'à suscité son mariage avec une québécoise - acte inacceptable pour ses parents. Par la suite, le fait de ne pas nous nommer selon la tradition grecque avec le nom du grand-père paternel pour le premier fils - fut aussi la cause d'une autre crise. Il y eut sans doute d'autres événements du genre, mais je ne les connais pas.

Tout ceci pour dire que mon père ne m'a pas appris à parler le grec. Mes grands-parents le faisaient un peu, mais ils étaient très occupés avant d'être à la retraite.

Tout de même, mes grand-parents grecs étant les seuls qui me restent, ils ont pris une très grande place dans ma vie. Pour eux, la famille est primordiale; ainsi, il s'assurent de rester en lien avec toute leur famille, les frères, les soeurs, les oncles, les tantes, cousins, cousines, deuxième cousins, deuxième cousines, parrains, marraines, etc. etc. Grâce a eux, je peux ainsi avoir un lien avec tout ce côté grec que mon père ne veut pas garder.

Je pense que j'ai pris beaucoup de là. Mon amour pour la nourriture par exemple, pour la chaleur, pour les danses en rond, de contre-argumenter, de parler fort quand je suis animé.

Quand j'entends des gens converser en grec, même si je ne comprends pas ce qu'ils disent, je me sens chez moi.
Depuis quelques années j'ai vraiment tenté de reconnecter davantage avec ce côté de moi. Avant je ne le faisais pas car mon attitude envers cette culture était influencée par celle de mon père; ainsi, on avait un peu d'indifférence face à cela. Maintenant je m'efforce d'apprendre en profondeur la langue, de parler aux gens de la famille, et de découvrir la Grèce; son histoire et ce qu'elle est maintenant. Et je m'en réjouis énormément. Cependant, je découvre aussi les côtés moins reluisants de ce pays, un pays magnifique mais somme toute encore aux prises de la religion orthodoxe, la corruption et la montée du fascisme face à l'affluence des migrants.

En tout cas, voici une chanson que j'aime beaucoup: